Le vigneron

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

J’aime beaucoup cet évangile, si simple, si beau. Mon Père est le vigneron, moi je suis la vigne, et vous, vous êtes les sarments.

Un important avertissement : tout sarment qui porte du fruit, mon Père le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Se faire tailler, ça fait mal. Mais c’est une bonne chose. Le Père va nous tailler, ici et là, mais il ne faut pas s’en effrayer. Ça veut dire que tout est en ordre. Il est en train de nous tailler pour que nous portions plus de fruit.

Nous sommes déjà purifiés grâce à l’évangile que nous avons reçu de lui.

Si nous demeurons en lui, comme lui demeure en nous, nous porterons beaucoup de fruit. Demeurons donc en lui.

Et enfin, cette promesse belle mais problématique : ‘’Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.’’

C’est beau, c’est merveilleux, mais nous savons d’expérience que ce n’est que la moitié vrai. Qui d’entre nous n’a pas fait l’expérience du silence de Dieu devant nos supplications?

Il me semble qu’il y a une double réponse à cette objection.

La première, c’est si nous demeurons en lui, en communion étroite avec lui, et que sa parole demeure en nous, cela a des conséquences. Veut, veut pas, nos espoirs, nos désirs sont infléchis par sa présence à nous, par la présence de sa parole en nos esprits et nos cœurs. Nous finissons par vouloir, de plus en plus, simplement ce qu’il veut, ce que le Père veut, et rien d’autre, même lorsqu’on sait pas ce que veulent le Père et le Fils. Nous le voulons parce que nous avons fini par comprendre que ce qui de loin le mieux pour nous, pour ceux que nous aimons, c’est ce qu’ils veulent. Plaise à Dieu que chacun, chacune de nous en vienne tôt ou tard à cette conviction.

Le deuxième élément de réponse qu’on peut apporter à cette objection, c’est la conviction qu’on finit par développer à force d’expérience, que Dieu répond toujours à nos demandes, seulement, pas à la manière que nous espérions. Toujours, en bout de ligne, d’une manière infiniment supérieure à ce que nous espérions.

Mais cette conviction, on n’y arrive qu’en persévérant dans l’espérance et la prière, même lorsqu’en autant que nous puissions voir, nos demandes ne sont pas exaucées. Demandons donc à Dieu la grâce de cette persévérance dans l’espérance et la prière, essentielle à ce que nous en arrivions à la conviction que Dieu répond toujours à nos prières, mais toujours à sa manière à lui, qui est toujours la meilleure.

Enfin, une dernière merveilleuse affirmation : Dieu trouve sa gloire dans rien d’autre que notre épanouissement en tant que disciples de son Fils. Que c’est beau. Saint Irénée l’a redit dans une formule très belle : la gloire de Dieu, c’est l’homme pleinement vivant. Bénis sommes-nous de vivre notre vie dans la possession d’un tel évangile.