L’Église a choisi de consacrer ce dernier dimanche de l’année liturgique au Christ, représenté en roi de l’univers. Quelle image ce titre donné à Jésus suscite en nous ? Je suis allé voir quelles images correspondent à cette représentation de Jésus. Dans presque tous les cas, on observe Jésus portant une couronne, tenant un sceptre royal ou le globe royal et des vêtements somptueux.
Pour ma part, je me suis rappelé les paroles du prophète Samuel lorsque les Hébreux sont venus lui demander un roi : « Tels seront les droits du roi qui va régner sur vous. Vos fils, il les prendra, il les affectera à ses chars et à ses chevaux, et ils courront devant son char. Il les utilisera comme officiers de millier et comme officiers de cinquante hommes ; il les fera labourer et moissonner à son profit, fabriquer ses armes de guerre et les pièces de ses chars. … Sur vos cultures et vos vignes il prélèvera la dîme, pour la donner à ses dignitaires et à ses serviteurs. … Sur vos troupeaux, il prélèvera la dîme, et vous-mêmes deviendrez ses esclaves. Ce jour-là, vous pousserez des cris à cause du roi que vous aurez choisi, mais, ce jour-là, le Seigneur ne vous répondra pas ! Le peuple refusa d’écouter Samuel et dit : « Non ! il nous faut un roi ! Nous serons, nous aussi, comme toutes les nations ; notre roi nous gouvernera, il marchera à notre tête et combattra avec nous. » Retenons cette représentation de la royauté : quelqu’un qui gouverne et combat à la tête de l’armée, un chef de guerre qui apporte la victoire.
Souvenons-nous à quel point Jésus refusait d’être perçu comme Messie à la manière des Juifs, il refusait d’être un chef de guerre. Déjà, les psaumes proposaient une image différente de la royauté. Par exemple le psaume 32 : « Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice. Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine. Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier. »
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus, comme dans le psaume, se montre accueillant et bienveillant pour celui qui se convertit. Il ne fixe aucune condition : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Nous avons un exemple récent de cette attitude de Jésus. Deux jours avant de mourir, la reine Élizabeth a fait enlever les solutés qui la maintenait en vie. Elle s’est habillée. Elle s’est levée. Et elle a reçu à Balmoral Mme Truss, qui venait d’être choisie pour diriger son parti et lui a demandé de former le gouvernement. Tout cela devant les caméras. Elle s’est montrée, une fois de plus, une femme de service accomplissant son devoir. Jésus a fait la même chose, demeurant fidèle jusqu’au bout, homme de service, à la manière de Dieu. L’hymne aux Colossiens nous le rappelle : « Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude ».
Prions pour que les personnes qui nous dirigent adoptent une attitude de service, d’humilité, de coopération, d’écoute, à la manière de Dieu. Prions pour que nous adoptions cette même attitude dans nos vies quotidiennes.
Amen!
