L’autorité miraculeuse

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

Marc 1,21-28

« On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. »

Ceux et celles qui entendaient Jésus se rendaient compte qu’il était différent des scribes, c’est-à-dire des théologiens de leur temps. Tout rabbin ou scribe savait comment interpréter les Écritures ; mais l’autorité de Jésus dépassait leur capacité. Cette autorité exerçait un effet libérateur – appelé « miracle » – sur des gens qui étaient affligés physiquement, psychologiquement, moralement et religieusement. Jésus pouvait donc les libérés. D’où cette exclamation de la part de ceux et celles qui étaient témoins de ses guérisons : « Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »

De nos jours, comme à d’autres époques, des leaders de sectes parlent également avec autorité et suscitent des guérisons dans la vie de ceux et celles qui deviennent leurs disciples. Bien des gens sont impressionnés par eux et mettent leur confiance en eux. La plupart du temps, toutefois, ces disciples n’ont aucune idée sur la façon de distinguer les vrais et les faux maîtres spirituels.

D’après le livre du Deutéronome, Moïse prévoit la venue d’un deuxième grand prophète comme lui. Or le Seigneur fait connaître un critère grâce auquel les croyants pourront discerner qui est un vrai prophète et qui est un faux prophète. Le critère que Dieu donne à Moïse c’est qu’un faux prophète parle au nom d’autres dieux et non pas au nom du Dieu unique. On pourrait dire que les valeurs et les comportements des faux prophètes ne sont pas à la hauteur de ceux des vrais prophètes. Par exemple, les faux prophètes recherchent le succès personnel, la notoriété, le pouvoir ou l’argent. Ils peuvent ne manifester que très peu de souci pour l’amour et la fidélité dans le mariage ; ils peuvent négliger la justice sociale ; leur message n’inclut pas l’importance de la souffrance pour grandir humainement ; ils peuvent n’offrir que des recettes au lieu de mettre en lumière les exigences d’une spiritualité et d’une morale authentiques.

En contraste, Dieu dit du vrai prophète : « Je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira [à leurs frères et sœurs] tout ce que je lui prescrirai. » Cela signifie que tout ce que le vrai prophète dira exprimera la vérité présentée par Dieu.

Par ailleurs, comment pouvons-nous, nous chrétiens, distinguer les vrais des faux prophètes ? En fait, nous avons besoin de l’aide de l’Esprit Saint, car cette distinction est impossible par nos propres forces intellectuelles. Il nous faut donc éviter de mettre notre confiance en nos purs jugements humains.

In est vrai cependant que certains gourous influencés par l’Orient ou venant de l’Orient ont atteint une sagesse impressionnante. Pourtant leurs éléments de sagesse ne font que compléter ce que nous chrétiens avons reçu comme révélation. En effet, Jésus, Fils du Père éternel, s’est fait homme pour nous tracer le chemin que le Père a voulu pour nous. En conséquence, nous devons être critiques face à certains points qui se trouvent dans l’enseignement de non-chrétiens. Nous devons nous distancer de tout ce qui s’écarte de ce que nous connaissons du Christ, Sagesse de Dieu.

Remarquez que les juifs rejettent l’idée d’une Incarnation, et que les musulmans proclament la supériorité de la révélation proclamée dans le Coran par rapport aux deux autres révélations qui l’ont précédée, à savoir celle donnée par Moise et celle donnée par Jésus. De même, la plupart des hindous et des bouddhistes déclarent que leur religion est la plus haute de toutes les religions. C’est dire que personne ne peut prouver la supériorité de sa religion ; nous ne saurons qu’au jugement dernier quelle religion était supérieure aux autres.

Alors, sur quoi pouvons-nous nous appuyer pour préférer le christianisme ? La réponse, me semble-t-il, est triple : d’abord contempler Jésus, le grand prophète et le bon berger, ensuite méditer dans la prière sur sa personne, sa sagesse, ses valeurs, ses actions, son sacrifice, et enfin se laisser attirer affectivement vers ce que Jésus manifeste en fait d’amour, un amour qui donne un sens global à nos vies. En conséquence, pas de preuve formelle, mais plutôt une foi, basée sur les signes que je viens d’énumérer.

Louis Roy, OP