Baby shower

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

Je suis sûr que nous sommes familiers avec cette nouvelle tendance culturelle, ces événements appelés “baby shower”, n’est-ce pas ? cette fête dans laquelle les parents révèlent souvent le sexe du futur enfant à la famille et aux amis. On pourrait dire que nous célébrons une “baby shower” pour Jésus ! Sauf que Jésus Lui est déjà né et Il se révèle au monde!

Alors, à nous tous qui célébrons la baby shower du bébé Jésus, je nous souhaite une joyeuse fête!
L’Épiphanie, du mot grec “epiphanos”, qui signifie révélation, apparition, manifestation, est utilisée pour décrire la première révélation de Jésus aux païens, en lien avec la visite des trois Mages venus de loin pour représenter les nombreuses nations qui accepteront le Sauveur du monde et le loueront. Ainsi, dans l’Église occidentale, la fête de l’Épiphanie commémore la venue des trois mages comme première manifestation du Christ aux païens. Dans l’Église orientale, cette fête commémore le Baptême de Christ.

En réalité, les anges ont révélé l’identité de Jésus à Israël lors de son baptême dans le Jourdain. Et, dans la synagogue de Nazareth, Jésus s’est révélé comme le Messie promis. Et, pour la toute première fois, Jésus s’est révélé comme un faiseur de miracles lors des noces de Cana, révélant ainsi sa divinité. Toutes ces révélations multiples sont suggérées par la fête de l’Épiphanie.

En regardant les Écritures d’aujourd’hui, remarquons que le message central de ces lectures concerne l’auto-révélation de Jésus à tous ceux qui le cherchent humblement et veulent lui offrir le meilleur d’eux-mêmes. En combinant la première lecture et l’Évangile, nous pouvons voir comment l’adoration des mages accomplit l’oracle du prophète Isaïe, prophétisant que toutes les nations du monde se rendraient à la Sainte Cité, suivant une lumière brillante, et apporteraient de l’or et de l’encens pour contribuer au culte de Dieu.

Et le psaume responsorial d’aujourd’hui inclut un verset sur des rois venant de contrées étrangères pour rendre hommage à un roi juste en Israël. De la même manière, la lettre de Saint Paul aux Éphésiens – comme nous l’avons entendu dans la deuxième lecture – exprime le plan secret de Dieu en termes clairs : “les païens sont cohéritiers, membres du même corps, et coparticipants de la promesse en Jésus-Christ par l’annonce de l’Évangile.”

Et la première leçon que nous pouvons tirer de ces lectures vise à nous rappeler que si Dieu a permis aux mages – qui étaient étrangers et païens – de reconnaître et de rendre un juste respect à Jésus en tant que Roi des Juifs, alors nous devrions savoir et comprendre qu’il n’y a rien dans nos vies pécheresses qui puisse empêcher Dieu de nous rapprocher de Lui ; il n’y a rien qui empêchera Dieu de révéler sa miséricorde, son amour et sa compassion envers nous si nous nous tournons vers Lui et offrons nos cœurs.

Les trois mages qui sont allés rendre hommage au nouveau-né roi d’Israël sont traditionnellement nommés Caspar, Balthazar et Melchior. Et les trois cadeaux qu’ils ont offerts sont censés être de l’or, de l’encens et de la myrrhe, qui peuvent être considérés comme prophétiques pour l’avenir de Jésus : l’or représentant sa royauté, son pouvoir, ainsi que sa divinité ; l’encens comme symbole de son rôle sacerdotal, et la myrrhe préfigurant sa mort et son embaumement.

En réalité, l’or était un cadeau pour les rois, et les mages ont accepté le bébé Jésus comme le Roi des Juifs. L’or a toujours été valorisé par de nombreuses cultures et civilisations, associé à la richesse et au pouvoir, et comme un symbole de la divinité tel que mentionné tout au long de la Bible. C’est pourquoi les idoles païennes étaient souvent faites d’or. Ainsi, le cadeau de l’or au bébé Jésus était essentiellement symbolique de sa divinité, de son pouvoir, mais pas nécessairement de sa richesse, car le Christ a choisi de naître dans la pauvreté.

L’encens, le deuxième cadeau qu’ils offrent au nouveau-né Roi, est fortement parfumé lorsqu’il est brûlé et était donc utilisé dans le culte, où il était brûlé comme une offrande agréable à Dieu. Ainsi, le cadeau d’encens au bébé Jésus était symbolique de sa volonté de devenir un sacrifice, se donnant entièrement, similaire à une offrande brûlée. L’encens est aussi un symbole de sainteté et de droiture.

Le troisième cadeau était la myrrhe, utilisée par le grand prêtre comme huile d’onction. La myrrhe était également utilisée dans l’Antiquité pour embaumer les corps des morts avant l’inhumation. C’était un cadeau très symbolique pour le bébé Jésus qui était né pour mourir. La myrrhe symbolise l’amertume, la souffrance et l’affliction. Le bébé Jésus allait grandir pour souffrir énormément en tant qu’homme et payer le prix ultime en donnant sa vie sur la croix pour racheter toute l’humanité.

Ainsi, en cette fête de l’Épiphanie du Seigneur, nous n’avons pas seulement trois mages qui sont allés rendre hommage au nouveau-né, nous avons aussi trois cadeaux qui symbolisent trois rôles importants dans la vie de Jésus, en tant que Roi de l’univers entier, en tant qu’Offrande pure et parfaite de la nouvelle Alliance, et en tant que Victime sacrificielle pour le salut de toute l’humanité.

Et, en parallèle, il y a aussi trois groupes de personnes qui ont réagi différemment à l’Épiphanie de la naissance du Christ. Le premier groupe, dirigé par le roi Hérode le Grand, a essayé d’éliminer le nouveau-né. Le deuxième groupe, composé des scribes, des pharisiens et des prêtres juifs, l’a ignoré. Et le troisième groupe, représenté par les bergers et les mages, l’a reconnu comme Roi, lui a offert des cadeaux et l’a adoré.

Il est évident que nous pouvons facilement nous identifier à ce troisième groupe, simplement parce que – chaque année – nous nous réjouissons également de la Nativité de Jésus/à Noël ; nous nous préparons pendant le temps de l’Avent, et quand Noël est là, nous chantons des hymnes joyeux de louanges et de gloire à Dieu, nous faisons de belles décorations, et ainsi de suite.

Mais ensuite ? Que se passe-t-il après la fête, après Noël, à part la fête après la fête… ? Quel cadeau durable, quelle offrande permanente gardons-nous pour Jésus après l’excitation momentanée liée à Noël ?

En cette fête de l’Épiphanie, demandons la grâce d’offrir à Dieu le meilleur de nous-mêmes. Et devenons comme des étoiles, guidant les autres vers Jésus, comme cette étoile brillante a guidé les mages vers lui.

Amen!


1ère Lecture: Isaïe 60, 1 – 6
Psaume 71
2ème Lecture: Éphésiens 3, 2 – 3. 5 – 6
Évangile Matthieu 2, 1 – 12