Réjouissons-nous de la résurrection

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

Ce passage de l’évangile selon saint Jean, que nous venons d’entendre, nous apprend que Marie Madeleine se rendit au tombeau, et l’évangéliste précise que « c’était encore les ténèbres ». Au sujet des ténèbres, remarquons la double signification, matérielle et spirituelle, typique de Jean, qui utilise presque toujours un langage à portée symbolique. Le sens matériel – les ténèbres – évoque la sombre situation dans laquelle les disciples de Jésus se trouvent, à partir du moment où Jésus « rendit l’esprit » le Vendredi saint.

Après que Marie Madeleine ait rapporté à Simon Pierre et à « l’autre disciple » sa stupéfiante découverte du tombeau vide, ceux-ci courent vers le tombeau. Ici encore, nous sommes en face d’une double signification, la course physique pouvant être interprétée comme une recherche ardente, à la course, de la présence du Christ vivant.

Or, il nous est dit de cet « autre disciple », peut-être Jean lui-même, « il vit, et il crut ». Il vit le tombeau vide, et il crut. La course de Pierre et Jean débouche donc sur un début de foi, et cette foi sera bientôt confirmée par les apparitions du Christ ressuscité. Notre foi à nous s’appuie sur le témoignage des disciples qui connurent Jésus et qui le virent après sa mort, bel et bien vivant. C’est pourquoi Pierre proclamera plus tard, en annonçant Jésus ressuscité : « Nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. »

De fait, le passage de l’évangile de ce matin se termine par ces paroles : « selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » À la différence de ses premiers disciples, nous n’avons pas vu le Christ revenu de la mort, mais nous croyons « l’Écriture », qui pour nous chrétiens est le Nouveau Testament. Notre Nouveau Testament complète ainsi le Premier Testament, donné aux Juifs.

Pourtant il y a plus. En lisant l’Écriture, parole de Dieu, et surtout en l’entendant proclamée au cours de nos eucharisties, nous sommes mis en présence de tous les saints qui ont cru en lui durant leur existence terrestre et qui le contemplent maintenant au ciel. La foi des chrétiens – comme celle des juifs – est essentiellement communautaire ; c’est une expérience religieuse communautaire. Évidemment cette expérience se réalise aussi dans notre prière personnelle.

Enfin, bien des années après Pierre, saint Paul, dans l’une de ses dernières lettres, celle qu’il adressait aux Colossiens, présupposait une telle expérience lorsqu’il écrivait : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut. […] Votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. »

En ce jour de Pâques, réjouissons-nous de la résurrection, celle de Jésus, la nôtre ainsi que celle des catéchumènes baptisés pendant la vigile pascale.

Louis Roy, OP
Église Saint-Jean-Baptiste
Ottawa, 2025

Jn 20,1-9