‘’Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.’’
Document: Chants du Serviteur Souffrant
Voilà qu’encore une fois, pour ma plus grande joie, nous avons, dans les Écritures de ce 29e dimanche du T.O., année B, Jésus le serviteur souffrant.
Peut-être la meilleure façon de donner du relief à Jésus en tant que serviteur souffrant, c’est par le moyen d’un témoignage personnel.
Pendant très longtemps, Jésus n’était pour moi que le messager. Ma relation à Dieu, du moins je le pensais, était une relation avec Dieu le Père. Je nous croyais très proches, très intimes. Mais ensuite est survenue l’épreuve de ma mère. L’épreuve de l’Alzheimer, qui a duré 19 ans. Pendant 19 ans, j’ai crié au Père de guérir ma mère, tout en criant pourquoi. La question à laquelle nous savons tous d’expérience que Dieu ne répond jamais. J’ai eu pour toute réponse de Dieu le Père, le silence le plus total, et la souffrance interminable de ma mère. Ma relation avec Dieu était pour ainsi dire rompue.
Mais je n’étais pas pourtant au dépourvu.
Depuis longtemps, j’avais été introduit aux chants du Serviteur Souffrant dans le prophète Isaïe. Je l’aimais beaucoup ce serviteur souffrant. Je le trouvais si beau, et je me demandais souvent, qui donc est-Il? Pourquoi est-ce que je le trouve si beau?
Peu à peu, au gré d’une lecture du Nouveau Testament assortie de plus en plus de la présence à moi, toujours, des chants du Serviteur Souffrant, j’ai enfin fait cette découverte, que le Serviteur Souffrant, c’est Jésus. Et toutes sortes d’autres découvertes tout aussi merveilleuses. J’ai découvert que c’est dans les chants du serviteur souffrant que Jésus a découvert et compris la vie que le Père attendait de lui. C’est dans les chants du Serviteur que les disciples, à la toute première heure après la résurrection de Jésus, que les disciples ont puisé le sens de la vie et de la mort de Jésus. Pierre, dans ses premiers discours dans les Actes des Apôtres, le qualifie de serviteur de Dieu, de saint serviteur, et affirme que dans sa passion et sa mort, c’est Dieu qui accomplissait l’annonce faite par les prophètes que son Messie, celui qu’il avait choisi, souffrirait. Mais où cela est-il annoncé, sinon de manière voilée, dans les chants du Serviteur?
Jésus, c’était donc le serviteur souffrant d’Isaïe. Serviteur parfaitement obéissant, et par conséquent, souffrant. Il est entré non seulement dans notre chair, mais dans notre condition humaine, dans ce qu’elle a de plus atroce. Dès lors, quelle que soit notre détresse, nous ne sommes plus jamais seuls. Il y est avec nous. Il nous y a précédés. Dieu ne répond pas à la question du pourquoi de nos souffrances. Plutôt, il est entré dans nos souffrances, et les vit désormais avec nous, avant nous, dans la personne de Jésus, son fils, son serviteur.
Ainsi donc, pour moi, tout est changé. Je ne parle plus souvent à Dieu le Père, je vous l’avoue. J’ai la consolation de savoir que je lui parle dans nos liturgies, puisqu’elles s’adressent toujours au Père. Et j’ai la consolation de savoir que quiconque s’adresse au Fils s’adresse au Père. Mais mon vrai vis-à-vis, c’est désormais Jésus, le Fils, le Serviteur Souffrant. Il sait toujours, lui, de quoi je parle, car il l’a vécu.
Je voudrais que le monde entier découvre Jésus dans les chants du Serviteur Souffrant. Mais cela aussi, c’est une affaire de grâce. Je ne peux que vous y référer, en vous invitant à les lire et les relire, à les ruminer, et à lire le Nouveau Testament avec en main les chants du Serviteur Souffrant. Vous allez faire, je vous en garantie, des découvertes extraordinaires à presque chaque page. Pour vous rendre la chose facile, je les ai réunis en un seul document dont vous trouverez quelques copies sur la table à l’entrée de l’église. Je vais aussi le faire afficher par Pascal sur le site web de la paroisse.
Plaise à Dieu que les chants du serviteur souffrant soient pour vous comme ils l’ont été pour moi, la porte d’accès à Jésus, le saint serviteur de Dieu.
Document: Chants du Serviteur Souffrant