Conjuger

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

Jésus se fâcha de ce que les disciples veuillent écarter les enfants. Il ne dit pas calmement, laissez les enfants venir à moi. Il se fâche. Quelle place ne nous faut-il pas faire aux enfants dans nos églises.

Le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Ne faut-il pas prier pour accéder à cette enfance qui nous vaut le Royaume de Dieu? Il n’est pas facile de définir les contours précis de l’enfance à laquelle Jésus fait allusion, mais il s’agit certainement, entre autres, d’une attitude de dépendance et de confiance totale en Dieu. Demandons cette grâce.

La première lecture et l’évangile d’aujourd’hui nous mettent, encore une fois, en présence du beau mystère de la relation conjugale. De toutes les dispositions voulues par Dieu pour ce monde, et pour ce temps du monde, certainement une des plus belles. Et non seulement belle, mais accessible, en principe, à l’humanité toute entière. Quelle belle délicatesse de la part de Dieu. On déplore souvent la proportion très élevée de relations conjugales qui finissent par un échec, surtout dans notre monde occidental. Bien sûr, c’est tragique. Les gens dont le mariage échoue voulaient, espérait comme tout le monde une relation qui soit heureuse, et doivent assister à la constatation graduelle que ça ne va pas, se rendre peu à peu au fait que leur relation ne durera pas. C’est une très lourde déception. C’est tragique. Pourtant, je vous avoue que je ne m’étonne pas de ce que beaucoup de relations conjugales finissent mal. Je m’étonne plutôt de ce qu’il y en ait tant qui finissent bien. Je m’émerveille toujours devant la mystérieuse beauté de l’unité de cœur et d’âme que l’on sent chez les couples heureux. Les couples ‘’that were meant to be’’, comme on dit.

Il faut me semble-t-il, en rendre grâce à Dieu.

Il faut prier pour les jeunes, ceux et celles qui dont le choix d’un conjoint, d’une conjointe, est encore devant eux. Il faut demander à Dieu de les conduire vers cette personne avec laquelle ils puissent vivre une vie heureuse.

Il faut prier enfin pour ceux, celles, qui espéraient comme tout le monde vivre une vie conjugale heureuse et féconde, mais à qui cela n’a pas été donné, pour toutes sortes de raisons. Il faut demander pour eux, pour elles, la guérison du traumatisme d’une relation conjugale manquée, et une deuxième chance au bonheur. C’est tout-à-fait possible. La vie est tellement pleine de potentiel d’amour et de bonheur. Je connais quantité de gens qui ont vécu cette deuxième chance d’accéder au bonheur. Qui ont trouvé le bonheur conjugal qu’ils espéraient.

Il faut s’en réjouir. Dieu veut le bonheur de tous ses enfants. Dieu ne veut pas que ses enfants persévèrent dans une relation ‘’that wasn’t meant to be’’. C’est ce que l’Église croit. C’est pourquoi l’Église pratique les déclarations de nullité. Il ne s’agit pas d’un divorce par la porte d’en arrière. Il s’agit de déclarer que sur le plan sacramentel, ce mariage n’a jamais eu lieu, et donc, qu’il n’est pas indissoluble. De reconnaître qu’au moment de l’échange des vœux, il manquait un ou plus d’un des éléments essentiels à un mariage qui soit fonctionnel. De dire en un mot, que ‘’this marriage was not meant to be’’.

Devant l’enseignement si clair de Jésus sur l’indissolubilité du lien conjugal, il faut avouer que la pratique de l’Église sur ce plan est d’une audace certaine. Mais Jésus a bien dit, ce que vous liez sur la terre sera tenu pour lié au ciel, et ce que vous déliez sur la terre sera tenu pour délié au ciel. Rendons grâce à Dieu pour l’audace de la foi de l’Église en l’enseignement de Jésus pris dans son ensemble, et pour l’audace de cette miséricorde devant les mariages manqués, qui est elle aussi, un don de l’Esprit-Saint à l’Église.

Rendons grâce surtout pour tous ceux, toutes celles qui connaissent dans leur vie cette expérience toute belle de l’unité des esprits et des cœurs qui a pour nom la relation conjugale.