Soyez dans la joie

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

Soyez toujours dans la joie du Seigneur; je le redis : soyez dans la joie. Saint Paul montre bien qu’il est conscient que dans nos vies, l’heure n’est pas toujours à la joie, puisqu’il nous dit : ne soyez inquiets de rien. C’est donc qu’il comprend qu’il y a souvent dans nos vies matière à inquiétude. Il nous dit : Priez et suppliez pour faire connaitre à Dieu vos demandes. C’est donc qu’il reconnaît que nous sommes souvent en situation de devoir faire des supplications à Dieu, que nous avons des besoins.

Et pourtant, il nous dit à deux reprises : Soyez toujours dans la joie. Comment est-ce possible?

Il me semble qu’étant donné l’âpreté de la vie, les nombreuses épreuves de la vie, il n’y a qu’une façon d’être dans la joie tout le temps, ou à tout le moins, avoir la joie toujours à portée de la main, même lorsque l’heure est grave. Ce seul moyen, me semble-t-il, c’est une foi profonde, une vive conscience du cœur de l’évangile, avec l’espérance et la confiance qui accompagnent cette foi. Lorsque la foi est profonde, l’espérance et la confiance en Dieu sont profondes, et il suffit du rappel de ses promesses pour qu’un cœur humain tressaille de joie, la joie qu’on éprouve devant un bonheur à venir, même dans les heures ténébreuses de nos vies.

Je m’excuse de me répéter mais je dois le redire : la foi, l’espérance et la confiance en Dieu, l’attente joyeuse du salut qu’il nous donnera, à nous et à ceux, celles dont nous nous inquiétons, ce n’est pas affaire de volonté. C’est une affaire de grâce. C’est un don de l’Esprit-Saint. On peut le demander. On devrait le demander tous les jours de nos vies. C’est une demande que Dieu ne saurait ignorer.

Demandons sans relâche la foi qui seule peut produire la joie à laquelle S. Paul nous appelle. Tout en veillant à la bienveillance et à l’action-de-grâce qui elle aussi, dépend d’une conscience qui n’est pas affaire de volonté mais de grâce : la vive conscience de tout ce qu’il y a de beau et de bon dans le monde, la vive conscience que tout cela est don de Dieu. Cela aussi, ça se demande.

Et alors, par le moyen de la foi et de la vive conscience de tous les dons de Dieu, la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ notre Seigneur.

Mais ce cher Jean-Baptiste nous a aussi rappelé un autre moyen, accessible à tous et à toutes, en principe, d’injecter une paix et une joie en profondeur dans nos vies humaines. Les simples et belles vertus de la miséricorde, la compassion, la justice. Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas; celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même. N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. Ne faites violence à personne. N’accusez personne à tort. Contentez-vous de votre solde. Tous ces actes sont leur propre récompense. Ils produisent une paix teintée de joie en sourdine que rien ne peut nous enlever. Rappelons-nous donc souvent la consigne de Jean-Baptiste, et surtout, demandons quotidiennement la foi, l’espérance et la confiance en Dieu qui seules peuvent produire en nous une joie qui ne démord pas.