Fête de la Parole de Dieu

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

Nous fêtons aujourd’hui le dimanche de la Parole de Dieu, instituée par le pape François il y a quelques années. Et nous faisons bien de souligner une fois par année l’importance de la Parole de Dieu. S’il y a un point de continuité entre l’ancienne alliance de Dieu avec son peuple Israël et la nouvelle alliance entre le Dieu de Jésus-Christ et les églises chrétiennes, c’est bien notre attachement à la Parole de Dieu comme source, comme référence ultime de tout ce que nous croyons, de tout ce à quoi nous aspirons dans nos vies de croyants. Au temps d’Esdras et Néhémie, comme au temps de Jésus, et jusque dans notre temps, nous nous réunissons pour entendre la Parole de Dieu. Tout comme le peuple à qui on faisait la lecture de la Loi tout en la traduisant, et en l’expliquant, nous en rendons grâce à Dieu, et nous éprouvons, en l’entendant, à la fois la joie et la tristesse. Joie parce que nous la comprenons, parce que dans la mesure où nous la comprenons, nous ne pouvons pas ne pas la trouver belle et bonne, excellente. Mais nous éprouvons aussi une certaine peine, parce que nous prenons la mesure de ce qui nous éloigne de cette parole. Nos comportements n’en sont pas toujours le reflet. Nous ne sommes pas suffisamment habités par elle. Elle ne nous est pas assez présente au quotidien pour nous guider dans tous les tournants de nos vies. Nous sommes tristes parce que cela dépend en partie de nous. Nous ne nous abreuvons pas à cette parole autant que nous le pourrions, elle qui pourtant a été dans notre vie si bonne pour nous. Tout cela nous rend tristes.

Et pourtant, ne faut-il pas prendre comme nous étant adressées à nous, les paroles de Néhémie et d’Esdras à la communauté réunie devant eux et peinée devant la distance qui les sépare de la beauté de la parole qu’ils entendent : Ne soyez pas triste, ne pleurez pas. Ce jour n’est pas triste, il est saint pour Yahvé, votre Dieu. Fêtez plutôt. Ne vous affligez point. La joie de Yahvé est votre forteresse.

Et tout le peuple, nous dit le livre de Néhémie, s’en fût manger, boire, distribuer des parts et se livrer à grande liesse, car le plus important, c’est qu’ils avaient compris les paroles qu’on leur avait communiquées.

La consigne de Néhémie et d’Esdras de ne pas rester dans la tristesse est implicitement un message de délivrance. Oui, vous n’en vivez pas toujours, de cette parole. Oui, vos vies n’en sont pas toujours la confirmation, comme vous le souhaiteriez. Mais le Seigneur a toujours su que vous ne seriez jamais à la hauteur de la Parole qu’il vous donne en partage. Il n’a toujours voulu de vous que deux choses. La première, que vous y souscriviez. Que vous reconnaissiez sa justesse, son excellence. Et la deuxième, que du moins au niveau de votre intention, de votre vouloir, que vous aspiriez à en vivre, à en être des accomplissements, des confirmations au quotidien. Vous serez toujours en deçà de l’idéal, mais Dieu ne s’arrête pas tant sur la performance, les œuvres réussies, que sur l’intention, le vouloir qui préside à tous nos actes, ceux que l’on réussit et ceux que l’on rate.

Il y a donc lieu de nous réjouir toujours, tout distants que nous sommes des Écritures, nous réjouir de leur justesse, de l’excellence de leur contenu.

Il y a lieu de nous réjouir devant le magnifique évangile de ce dimanche, de nous dire et nous redire que tout ce qui est dit de Jésus est dit de nous, puisque nous sommes son corps, ou, comme cela nous a été rappelé par le passage des Actes des Apôtres que nous lisions hier à l’occasion de la fête de la conversion de Paul, nous sommes celui que Saul persécutait. Puisque nous le sommes, c’est en nous aussi, qu’en principe, s’accomplit le passage d’Isaïe que Jésus a lu dans la synagogue de Nazareth. Osons encore et toujours demander à Dieu la grâce d’être d’une façon ou d’une autre, celui par qui la bonne nouvelle est portée aux pauvres, par qui la libération est annoncée aux captifs, celui qui annonce aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, qui remet en liberté les opprimés et qui annonce une année favorable accordée par le Seigneur.

Nous vivons en cette année 2025 une année jubilaire. Plaise à Dieu qu’en cette année de grâce, nous soyons quelque chose du Christ rédempteur, pour le bénéfice du monde dans lequel nous vivons.