Des brebis sans berger

Paroisse Saint-Jean-Baptiste – Ottawa https://sjb-ottawa.org

‘’En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors il se mit à les enseigner longuement.’’

Il fut saisi de compassion. C’est ce qui caractérise Jésus. C’est ce qui caractérisait S. Dominique. Et c’est ce qui nous meut, nous, les fils et les filles de S. Dominique, jusqu’à ce jour.

Nous regardons l’humanité que nous côtoyons, à travers le prisme de la foi, et nous voyons des brebis sans berger. Tant de gens qui vivent leur vie et poursuivent le bonheur comme ils peuvent, selon les cartes qui leur ont été données, ballottés par les épreuves de toute espèce, n’ayant pour ambition de bonheur que ce que cette vie peut offrir, s’accrochant à des bonheurs toujours si fragiles, souvent éphémères, privés de la connaissance de l’Évangile et de toutes ses consolations et les espérances qu’il génère, privés de la connaissance de Dieu et de sa bonté, privés de la direction salutaire que les écritures et la foi peuvent donner. Privés du bienfait des sacrements et de la vie en Église, du compagnonnage avec des gens qui partagent notre foi et notre espérance.

Bref, en l’absence de l’évangile, une humanité à la dérive.

C’est ce que nous voyons. Nous éprouvons de la compassion. Et nous voulons leur donner ce que nous avons de meilleur : la direction, l’espérance, la consolation qui nous viennent du dépôt de la foi.

Le défi est grand en ce temps qui est le nôtre. Le réflexe de se tourner vers nous, vers l’Église, pour une inspiration quelconque, pour une heureuse espérance est éteint, à toute fin pratique. Spontanément, les gens en quête d’espérance cherchent partout, sauf chez-nous. Alors nous sommes comme réduits à des pauvres misérables, des gens debout au coin d’une rue offrant un évangile dont personne ne veut. Les gens nous regardent en pensant que nous faisons pitié, que nous sommes un peu pathétiques. Pauvres symboles d’une église discréditée.

Mais nous ne cesserons pas de proposer l’évangile. C’est tout ce que nous savons faire. C’est tout ce que nous voulons faire. Proposer l’évangile, se faire tout à tous, comme S. Paul, dans l’espoir d’en sauver quelques-uns. Et à vrai dire, nous sommes comblés. Car nous n’y sommes pas pour le résultat, mais à cause de l’excellence de l’objectif. Gagner quelqu’un au Christ, à l’excellence de la vie dans le Christ. Cette espérance nous fait vivre. Elle nous suffit.

Tout cela est bien beau, mais nous sommes fragiles, comme tout le monde. Nous avons besoin de votre prière, pour que nous soyons fidèles à la tâche jusqu’au bout, pour que Dieu envoie d’autres ouvriers à sa moisson, pour qu’après nous, l’évangile continue à être proposé au monde.

Afin que le monde sache que, dans les mots de S. Paul, par le Christ, les uns et les autres, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père.

Par la grâce de Dieu, puisse cette conviction résonner dans le monde entier, jusqu’à la fin.