Paroisse St-Jean-Baptiste, 150ème anniversaire

13 novembre 2022

Je suis bien content d’être avec vous ce matin.

(1) Quand j’étais étudiant dominicain, entre 1967- 1971, au monastère à côté, nous entendions parler du curé et des vicaires de la paroisse :

  • Les curés : pères Gay, Sylvain, Daviau, Villeneuve et père Morin
  • Les vicaires : père Dionne, père Faucher, Bertrand Serre, Achille Hubert

On voyait bien que tous ces frères avaient été marqués par leur séjour à la paroisse. À l’époque, le curé était à plein temps; cela s’est transformé : du temps du père Veilleux, père Picard, père Marcotte, père Bériault. Les vicaires aussi ont changé : Denis Gagnon alors diacre, Robert Francoeur et Adrien Ross depuis « toujours ».

Et moi aussi j’ai été marqué par mon séjour parmi vous : beaucoup plus que je le pensais, et pour le reste de ma vie comme prêtre!

On est marqué par les familles que l’on rencontre dans le milieu. Je pense ici aux Grenier, Tarte, Gay, Landreville, Bilodeau, Lussier, Russell, Pelletier, Parent, Latour, Bernard, Letellier, Goulet; les Leclaire, Dagenais, Roy, Hétu, Clavette, Hurtubise, Rouisse et Dupuis; les Baptista, Dias, Calvinho, Forget, Chenevert, Nicole-Roussel, Danelice, Brunet, Pearson, Bourgon, Lalande, Villeneuve, Landry, Chabot, Kay, Marengère, Chénier, Degrâce, Grégoire et d’autres … sœurs Joseph-Ulric, Rochon et Valléau.

Il existe aussi d’autres paroissiens anonymes, méconnus, sur l’assistance sociale depuis 3 générations, tels les Baron, Duval, Robert et Charbonneau, entre autres… qui sont venus chercher le meilleur de moi-même en préparant et en célébrant des sacrements à leur mesure!

(2) Quand je suis entré en fonction à la paroisse comme vicaire, c’était en 1972, l’année du centenaire. La « paroisse » avait déjà mauvaise réputation, celle d’avoir été négligée par ses derniers pasteurs; la crise se traduisait par une assistance clairsemée aux messes, l’effondrement de tous les mouvements paroissiaux. Ce qui est arrivé ailleurs par la suite, ce qui est la situation normale un peu partout maintenant, était déjà notre lot quotidien. Nous ne le savions pas alors, mais nous étions à l’avant-garde.

Suite au centenaire, nous avons pris la décision d’essayer les options favorisées par le Concile qui venait de se terminer. Ne pas rester accrochés au passé, ne pas être accaparé par la paroisse de jadis. On s’interrogeait déjà sur l’avenir, nous avons opté pour le présent.

  • Le conseil de pastorale avec une grande participation des laìcs. Je constate qu’il fonctionne toujours.
  • La messe familiale préparée par une famille complète. La formule a évolué et demeure toujours active.
  • Le partage d’évangile. Nous avons commencé à 5-6, puis continué à 10-12; nous avons accouché d’une formule originale que j’ai ensuite enseignée un peu partout. Plusieurs groupes à travers le monde partagent l’évangile selon notre style d’échanges.
  • Les engagements dans le quartier en faveur des coopératives de logements : celles de Desjardins et d’autres qui continuent encore maintenant.
  • Nous avions consulté votre prédécesseur, Mgr Plourde, avant que l’un d’entre les dominicains de Thomas More se présente comme échevin : avec l’accord du CPP, des autres paroisses chrétiennes de Dalhousie. Et c’est ainsi que les petites gens d’ici ont eu leur mot à dire sur la rénovation urbaine qui nous affectait.
  • Nous avions pris l’habitude de nous réunir, toutes les semaines, les prêtres de la zone Ouest de la ville : pour manger ensemble et échanger sur nos manières de faire.
  • Une autre institution, aujourd’hui disparue, date de cette époque : Carrefour, présence aux jeunes après l’école, aide aux devoirs, etc.
  • Nous avons perdu des batailles, mais nous nous étions impliqués : celles de maintenir ouvertes les écoles primaires francophones dans le milieu, ou encore d’implanter une école secondaire française.

Personne n’avait prévu que le territoire deviendrait un quartier chinois même s’il était déjà très cosmopolite en 1972!

(3) Tout cela pour rappeler ce qui s’est passé à l’intérieur de nous : ce que Dieu a mis dans le cœur des gens, leurs talents, leurs dons, leurs inspirations, c’est ce qui s’est vécu au présent, ces 50 dernières années.

Et je vous souhaite de vivre au présent encore maintenant en étant fidèles à la grâce de Dieu déposée en chacun de vous, pour votre famille, votre milieu de vie et de travail, votre paroisse. Je souhaite aussi au fr. Guy Rivard de grandir lui-même spirituellement à même sa tâche de pasteur parmi vous.
Merci!

Ghislain Paris o.p.


Pour célébrer les 150 ans le carillon s’est fait entendre:

Carillon 1 (41 secondes)
Carillon 2 (35 secondes)